Un grand rictus apparaissait sur mon visage lorsque je pouvais mirer la peur sur le faciès de mon gibier du jour. Nulle ne pouvait me résister, à chaque instant où j’entamais le duel, j’étais quasiment sûr d’en ressortir gagnant. Jusqu’à aujourd’hui je n’avais malheureusement toujours pas trouvé un adversaire à ma hauteur, quelqu’un qui en vaudrait la peine d’être épargnée de mon châtiment.

En quête de pouvoir et de domination, j’avais pour habitude de parcourir malgré mon jeune âge l’entre-monde, mais sans aucun résultat convainquant. Le temps défilait et à force, ça commençait doucement à devenir de plus en plus ennuyant. Il me fallait un nouveau terrain de chasse.

Le monde des Humains était un endroit assez facile d’accès, mais je ne voulais plus y retourner pour le moment après avoir réduit en cendre tout un village, il fallait se faire discret alors je vagabondais ici le temps de.

La bête vaincue précédemment fut engloutie aussi vite qu’elle fut abattue. Jour après jour ma puissance ne cessait de s’accroître et mon côté mercenaire sanguinaire ne connaissait aucune limite. Un rire démoniaque éclatait d’entre mes lèvres, sentant mon énergie augmenter, je me pensais plus fort que jamais. J’en avais fini ici, je pouvais désormais me remettre en route, toujours à la recherche d’un éternel rival.

Quelques mètres seulement avaient suffi. Une pression spirituelle grandiose se fit ressentir. Cette dernière était capable de m’atteindre, le propriétaire de cette énergie devait sûrement être un adversaire mémorable. M’avait-il pisté et relâché volontairement sa pression ? Peu importe. Je l’avais flairé.

D’un pas, je me déplaçait rapidement en direction du protagoniste tout en suivant à la trace le reiryoku pressenti. Je tenais fermement le sabre que j’avais ramassé sur ma première victime, le faisant traîner au sol, je fusais de plus en plus vite prêt à en découdre une nouvelle fois. J’étais proche, je le sentais. L’énergie n’avait pas bougé, c’est comme si il m’attendait.

Course folle entreprise en direction de cette énergie spirituelle immense que j’avais ressenti plus tôt. Quittant l'auberge habituelle où je régnait en maître, la personnalité que je possédais avait tendance à apeurer mes semblables, aucun d’entre eux n’osaient se mettre en travers de ma route.

Ma réputation était assez connue bien qu’elle débutait seulement dans le Hueco Mundo, tout le monde se soumettra à ma puissance, de gré ou de force et pour ce faire, chaque jour, chaque heure je recherchais des adversaires assez puissants pour me divertir. La lame frayant un chemin ancré dans le sable, la queue jaillissant de tous les côtes, j’étais heureux. Heureux car ce moment était sûrement arrivé.

Pris par l’ascenseur émotionnel que pouvait me provoquer ce Reiryoku, je n’avais même pas remarqué cet espèce d’oiseau migrateur au-dessus de ma tête, je ne l’avais remarqué qu’une fois qu’un cri strident s’était fait ouïr. Quel voix pitoyable. Moi ? Faire attention ? Et puis quoi encore ? Ceci ne faisant pas partie de mon lexique, tout ce qui me gênait devait être anéanti et ça en valait de-même pour le colosse à la tête de pigeon qui se dirigeait à toute vitesse vers moi.

Le poing serré avec toute la détermination de me mettre K.O d’un seul coup. Bras croisés, la parade fut efficace, mais un amas de sable et de poussière s’était formé. J’en avais ainsi saisi l’occasion de me dégager de ce bourbier.

Le nuage se dissipait très rapidement laissant apparaître quatre bêtes aux allures bien étranges. Ils se ressemblaient tous plus ou moins à quelques détails près. Le nombre expliquait pour le coup la dense énergie pressentie et selon les dires d’un des leurs, c’était vraisemblablement un piège dans lequel j’avais été entraîné.

Apparemment je les intéressait ? Et si je survivais je devrais suivre un certain Azoth ? Connais pas. Je ne tardais pas à éclater de rire avant de m’adresser à eux, après avoir avec aisance contré la pluie de Bala qui s’offrait à moi en crachant depuis ma bouche un puissant Cero de couleur verte.

― PWOUHAHAHAHA ! Bande de fous, vous croyez vraiment pouvoir soumettre le grand Medellín avec vos pièges stupides ? Les attaques surprises ne marcheront pas, que vous soyez quatre ou huit ça ne changera rien à l’issu du combat. J’vais vous bouffer tout cru les pigeons !!

Du poulet braisé, voilà ce que je voulais en faire. Sans tarder, je créais horizontalement une ligne de reiryoku en face de moi alignant les quatre entités dans la ligne de mire. Une multitude de minis-cero furent envoyées consécutivement depuis cette ligne spirituelle. Il y en avait pour tous, pas de jaloux.

― NYAHAHAHA !!

Un combat, une victoire. C’est tout ce qui pouvait m’intéresser.

Sah. Quel plaisir. Quatre pour le prix d’un, c’était du jamais vu, mais pépère j’allais me les faire tranquillement. La légende disait donc vraie, dans un groupe est composé de plusieurs individus, il y aura forcément un lâche parmi eux.

Ce sont les premiers qu’on devrait éradiquer, la fuite n’est pas une solution pour s’en sortir vivant et ça, ce stupide oiseau allait très vite s’en rendre compte. Voyant une rafale de mini-ceros se propulser sur eux, l’un du groupe s’interposait faisant office de rempart.

D’un mouvement du bras, une nuée de plumes furent projetées en ma direction, sur le coups elles n’avaient pas l’air très dangereuses, mais ses pensées s’étaient très vite envolées lorsqu’elles ouvrirent multiples gargantas, envoyant mon attaque se perdre dans le néant.

Profitant de l’agitation le plus gros du groupe se faufilait dans le sable, mais un colosse d’une telle ampleur ne peut pas se cacher sans provoquer une réaction au sol. Soulevant un petit smogue de sable je ne pouvais passer à coter de cette action qui se trouvait dans ma ligne de mire. J’allais anticiper.

Sentant son énergie se déplacer jusqu’à moi, ce dernier surgissait rapidement dans mon dos tout en me portant le même coup qui avait entamer les hostilités. Concentrant une masse importante de reiryoku à travers mon point, je me retournais rapidement afin d’éclater mon point contre le siens. L’onde de choc fut étonnante. Un échange de coups rapides avait débuté, chaque coups porté laissait déferler des vagues d’énergie autour de nous déstabilisant le pauvre oiseau en pleine volée.

J’étais trop concentré à échanger des coups, je n’avais eu le temps d’éviter le puissant cero qui se dirigeait sur moi. Ma seule option était d’attraper le colosse et le diriger sur l’assaut. Projetés sur une grande distance j’en avais profité pour m’extirper du corps-à-corps. Les dégâts furent amoindries certes, mais j’avais été touché quand même. Profitant de ma nature de monstre, mecs blessures cicatrisaient aussi vite que celles du colosse, puis un sourire s’échappait de mon visage.

Les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer, ils n’y allaient pas de mains mortes, tant mieux alors.

― WOUUUUHHH ! VOUS ÊTES CHAUDS LES PIGEONS HAHAHAA !!!

Je plantais ma lame dans le sol et alignait mes deux bras face à eux. Concentrant une importante quantité d’énergie, un petit garganta se formait rapidement aspirant de force les entités. Le plus gros des quatre ainsi que le migrateur étaient concernés.

― Viens faire un tour dans les ténèbres !! Nyahahaha !!!

Je comptais les pousser à bout, ils ne m’auraient pas aussi facilement, loin de là.

Je leur donnais du fil à retordre, hors de question de les laisser me capturer et ce, peu importe les raisons pour lesquelles ses fumiers me voulaient dans leur petit groupuscule. Ils allaient devoir payer le prix fort s’ils voulaient me soumettre et au moins l’un d’entre eux devraient y laisser sa peau pour me satisfaire.

Leurs assauts devenaient de plus en plus puissants, j’avais pris un Cero d’une forte ampleur, mais fort heureusement pour moi j’avais eu la malice de me servir de mon adversaire au corps à corps pour atténuer la puissance. Ils m’avaient cherché cette fois-ci et je ripostais à mon tour avec un garganta à très forte attraction comme réponse. Sur mon visage pouvait se décrypter un grand sourire, mais au fond de moi je commençais à devenir sérieux tout doucement.

L’oiseau migrateur qui survolait la zone de combat était pris en plein vol dans l’attraction, tenant fermement de se débattre de cette aspiration terrifiante, il tirait des Cero un peu partout à l’aveuglette. Heureusement pour moi, toutes ces rafales furent tirées bien loin ailleurs de ma position. Le plus gros se débrouillait réellement bien, il parvenait à résister simplement par le biais de sa force physique à l’attraction de mon garganta.

Soudainement, je pouvais visionner le second duo passer à l’action, l’un d’eux se dirigeait volontairement sur mon garganta afin de s’en servir comme accélérateur de vitesse. L’autre venait de reproduire la même attaque moi, elle ouvrit à son tour un espace attractif tentant de récolter son compagnon, un véritable combat d’énergie spirituelle était en train d’avoir lieu, mais je ne pouvais rester dans cette position plus longtemps.

Celui qui se propulsait vers moi à toute vitesse venait de déjouer l'attirance au dernier moment avec une vitesse qui dépassait ce que dont à quoi je pouvais m’attendre. Un énorme coup de poing empli d’un Cero venait de s’écraser contre ma mâchoire, me faisant reculer d’une centaine de mètres, annulant automatiquement mon emprise sur le garganta.

Pas de veine, l’énorme pigeon fut aspiré à vitesse grand V dans le trou noir de son allié, moi de mon côté j’avais traversé une très longue distance en réalisant pas moins d’une dizaine de roulades dans le sable. Du sang coulait de ma bouche, j’étais sérieusement blessé au niveau du visage. Je devais faire plus attention si je ne voulais pas perdre la vie si tôt.

Je faiblissais du à ce coups bien placé, j’avais du mal à me relever. Jamais personne ne n’avait mis dans un tel état. Mon visage prenait une mine désagréable lorsque je me relevais. Deux trois crachats furent éjectés avant que je prenne la parole.

― Bande d’enfoiré… Vous avez mis le grand Medellín dans un sacré état, mes respects. MAIS VOUS M’AVEZ AUSSI ÉNERVÉ !!!!!

Je laissais exploser ma rage afin d’emmagasiner un maximum d’énergie spirituelle à l’intérieur de ma bouche, je préparais ainsi ma plus puissante attaque. Ce fut rapidement un énorme Cero de couleur pourpre qui se déversa de ma bouche. La taille et la puissance de ce Cero n’avaient rien à voir avec un Cero banal. Sa puissance était telle, qu’il rasa les alentours sur une grande distance.

Les pigeons n’avaient qu’à bien se tenir car j’avais envoyé ma plus puissante attaque ainsi que sûrement la dernière.