Haussant un sourcil et de ce fait, trahissant le fait que cet ordre de mission semblait bien imprévu, Shomei fit voler les dominos présent sur la table. Un coup de poing, voilà tout ce qui avait suffit à l’Emissaire pour ruiner une partie de domino s’étant éternisée pendant bien trop longtemps. « C’est bon t’as gagné, casses pas les couilles. » avait-il lâché, empli de seum, à son adversaire du jour : Murazaki Tengoku.

Il s’était relevé aussi vite que la lumière et pour le coup, cet ordre tombait à pic, non seulement elle lui avait permit de se tirer hors de cette série de défaite incroyable mais surtout, l’occasion rêvée pour eux d’aller se dégourdir un peu les jambes. Voilà longtemps que la brigade Jin’ei n’avait pas été mobilisée pour faire quoi que ce soit, ce qui explique la partie de domino.

« Files-moi ça. » Disait Shomei à l’émissaire chargé de transmettre les messages de la hierarchie. Son air désintéressé se changea rapidement au profit d’un regard affirmé… l’ordre venait d’en haut cette fois-ci. « Tiens, regarde ça, on es convoqué tous les deux dans le quartier du Jin’ei. » Disait Shomei, faisant passer la missive à Tengoku. « Je pars devant. »

Vissant son couvre chef afin qu’il ne bouge pas, ce dernier enclencha le pas en direction des quartiers des officiers afin de recevoir l’ordre de mission. Il ne restait plus qu’à espérer que ce soit un voyage hors de la soul society, voilà longtemps qu’il n’avait connu que les terres esseulées du Rukongai, son besoin de voir de nouveaux décors se faisait ressentir jusqu’à dans sa façon d’accepter les missions confiées.

« Oi, qu’est-ce que t’attends ? »

Il haussait les épaules, qu’est-ce qu’il en savais ? Qu’ils soient seuls ou accompagnés, de toute manière ce n’était pas de son ressort. Se contenter de suivre les ordres savait parfois avantager ceux qui ne se soucient de pas grand-chose. Mais Tengoku avait raison sur un point, s’occuper de davantage de personnes leur coûterait un temps fou sur leur rapport, temps qu’il pourrait utiliser à meilleur escient, comme pour développer sa nouvelle stratégie imparable aux dominos. « Oui, mais Shomei, les dominos, c’est aléatoire on peut pas prévoir... » à ça, il répondrait d’un double mawashi-geri frontal suivi d’une balayette infusée de colère s’il s’avisait encore une fois d’utiliser la règle du hasard à son désavantage, c’était son excuse.

Alors qu’il progressaient dans les souterrains du corps des assassins, Shomei enclencha une dalle sur le mur, qui jusqu’alors, semblait tout à fait banale. Un engrenage se déclencha, suivi d’un autre puis soudain, c’est toute la façade du mur qui se mit à se tordre, à s’étirer pour qu’au final s’ouvre à eux un chemin qui n’était pas visible avant cette intervention. Un escalier dérobé, s’enfonçant plus profondément dans les souterrains venait d’apparaître, naturellement, ils l’empruntèrent.

« Je sais que c’est encore frais pour toi, mais évite de dégueuler dans l’escalier, toi même tu sais que l’entretien des locaux est assez peu fréquent ici. » Balançait Shomei, sourire en coin, à l’intention de Tengo, qui s’était vu affublé d’un sobriquet plutôt cocace, Vomito. En effet, ces escaliers avaient le mérite de défier l’ordinaire, jouant sur les sens, ils avaient pour but d’égarer ceux qui s’y promenaient. Parfois, l’escalier vous faisait monter, puis descendre, puis monter à reculons… et la triste histoire était qu’à ses débuts dans la brigade, lors de sa première venue ici, il s’avère que le compère de Shomei ici présent s’était vu dégobiller tout son reste sur ces mêmes marches… l’odeur avait empesté l’escalier pendant des semaines avant que quelqu’un ne se décide à faire quelque chose pour lutter contre l’odeur.

« Bien, nous y sommes. » Déclarait Shomei, face aux portes de la brigade Jin’ei, la salle de briefing. Un long soupir s’échappait de ses lèvres, il priait au fond de lui pour que cette mission se passe sans accrocs, la dernière fois, il avait perdu 3 confrères, espérons que cette fois soit plus tranquille.

Un long silence marqua la situation, alors que Shomei se trouvait face à la porte, celui-ci se tourna vers Tengoku, légèrement gêné, voix tremblante il déclarait : « Tu toques, ou je toques ? ^^’ »